“J’ai dit ‘je vais me coucher’… et j’étais toujours debout une heure plus tard, en train de plier un torchon mouillé.”

Publié le 26 juillet 2025 à 11:30

21h42.

Tu annonces fièrement :

“Bon allez, moi je vais me coucher.”

Ce ton ferme, responsable, presque exemplaire.

Tu as dit la phrase.

Le monde a entendu.

L’affaire semble réglée.

Spoiler : pas du tout.

 

21h44.

Tu passes par la cuisine “vite fait” pour poser un verre.

Ce verre te fait remarquer que le plan de travail est mouillé.

Tu l’essuies.

Tu vois la cuillère oubliée dans l’évier.

Tu ouvres le lave-vaisselle.

Et là, sans savoir comment, tu refais ta soirée entière avec une éponge et un torchon.

 

21h55.

Tu vas dans la salle de bain.

Tu ranges une pince à cheveux.

Tu plies une serviette.

Tu remarques qu’un rouleau de papier toilette est vide.

Tu changes le rouleau.

Tu as l’impression d’avoir accompli quelque chose de grand.

Tu n’es pas encore au lit.

Mais tu as gagné 2 points de contrôle mental sur ton environnement.

 

22h10.

Tu entres dans ta chambre.

Mais tu remarques ce t-shirt posé sur la chaise depuis 3 jours.

Tu le ranges (en soufflant).

Tu plies un pull par solidarité textile.

Tu ouvres le tiroir à chaussettes “juste pour voir”.

Tu refermes en réalisant que tu viens de perdre 7 minutes dans l’oubli volontaire.

 

22h19.

Tu dis à voix haute (alors que tu es seule) :

“Bon, cette fois j’y vais.”

C’est la deuxième fausse tentative.

Ton cerveau commence à se méfier.

Il sait que tu as encore un passage par le salon prévu.

 

22h27.

Effectivement, le salon.

Tu regardes si tout est bien éteint.

Tu remets un coussin.

Tu replies un plaid qui n’en demandait pas tant.

Tu relèves une paire de chaussettes orphelines.

Tu as désormais la sensation d’avoir “fermé” l’espace comme on ferme un ordinateur.

 

22h38.

Tu es dans ton lit.

Officiellement.

Mais ton cerveau décide de relancer la journée :

Ai-je répondu à ce message ?

Pourquoi elle m’a dit ça ce matin ?

Est-ce que j’ai décongelé le bon truc ?

Et si je changeais de vie demain matin ?

 

23h04.

Tu éteins enfin.

Pas parce que tu es détendue.

Mais parce que ton cerveau s’est endormi en pensant à la lessive de vendredi.

 

Moralité ?

Se “coucher”, quand on est une femme, n’est pas un acte simple.

C’est une transition logistique, émotionnelle et domestique,

pendant laquelle on tente de refermer mentalement toutes les portes de la journée.

Y compris celles du frigo.

Qu’on est retournée vérifier deux fois.

Juste pour être sûre.

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