20h42 : je suis décidée.
Ce soir, je dors tôt.
Je le sens. Je le veux.
Je suis mature, disciplinée, connectée à mes besoins.
Je prépare une tisane.
Je mets une crème aux huiles essentielles.
Je regarde l’heure : “Parfait, à 22h je dors.”
Spoiler : non.
21h05 : je vais juste jeter un œil aux mails.
Ça sera vite fait.
Un œil devient deux.
Je lis une newsletter qui me propose 3 recettes de quinoa et un article “10 signes que vous êtes en surcharge mentale”.
Je suis les 10.
22h13 : j’ouvre Instagram “vite fait”.
Je tombe sur une vidéo de rangement de frigo.
Je remets en question toute mon existence.
Mon frigo est un échec émotionnel.
23h07 : je suis sur Vinted.
Je ne cherche rien.
Mais je suis en mission.
Je découvre une robe “bohème douce”, jamais portée.
Je lis sa description comme si je passais un entretien avec elle.
Est-elle ma nouvelle identité ? Peut-être.
00h03 : je reçois une notification Pinterest : “Idées pour bien dormir”.
Je ris intérieurement.
Et je continue.
Je n’ai plus de volonté, mais j’ai 3 favoris dans mon panier.
1h12 : je cherche un oreiller ergonomique.
1h27 : je lis les avis sur une lampe de sel.
Je suis passée du bien-être à l’auto-sabotage très organisé.
Pourquoi on fait ça ?
Parce que la journée est pleine.
Parce que le soir, c’est le seul moment où personne ne nous demande rien.
Et qu’on a du mal à quitter ce petit espace de liberté…
même si on en paiera le prix à 7h du matin.
Ce n’est pas de la paresse.
C’est une forme de résistance douce.
Un : “J’existe encore un peu pour moi.”
Un : “Je prends ce temps, même s’il ne ressemble à rien.”
Un : “J’ai besoin de rien faire… même mal.”
Alors non, je ne me suis pas couchée tôt.
Mais j’ai exploré 4 vies alternatives sur Vinted,
réorganisé mon avenir émotionnel à travers une paire de sandales,
et compris que mes soirées sont mon espace flou, pas très productif… mais sacrément humain.
Ajouter un commentaire
Commentaires