Pendant longtemps, je ne me reposais que quand je n’en pouvais plus.
Quand mon corps criait, que ma tête saturait, que je n’avais plus le choix.
Le repos, pour moi, c’était un bouton d’urgence.
Je ne m’autorisais à m’arrêter que quand j’étais au bord du mur, voire déjà dedans.
Mais un jour, quelque chose a changé.
Pas à cause d’un burn-out.
Justement parce qu’il n’y en a pas eu.
Juste cette prise de conscience douce, presque silencieuse : et si le vrai repos, c’était avant ?
Avant la panne.
Avant l’effondrement.
Avant les larmes sans raison.
Alors j’ai commencé à me reposer… même quand je ne me sentais pas “épuisée”.
Même quand j’étais debout, productive, présente.
Et tu sais quoi ?
C’est là que ma vraie recharge a commencé.
Se reposer quand on n’est pas à bout, c’est étrange au début.
On se dit qu’on exagère.
Qu’on pourrait encore faire un effort.
Qu’on va “gaspiller du temps”.
Mais en réalité, on gagne de la présence.
Du souffle.
De l’ancrage.
On apprend à habiter sa journée autrement.
Pas en performance.
Mais en paix.
Se reposer sans s’effondrer, c’est un acte de douceur active.
Ce n’est pas fuir.
Ce n’est pas renoncer.
C’est choisir de se traiter avec soin, même quand tout semble “tenable”.
C’est aussi s’offrir un nouveau rapport au temps : un temps qui ne sert pas qu’à avancer, mais aussi à revenir à soi.
Et depuis, je fais des micro-pauses sans attendre l’urgence.
Je m’étire sans avoir mal.
Je respire même si je ne suis pas à bout de souffle.
Je ralentis même si je suis “dans les temps”.
Et petit à petit, je me sens moins vidée, moins frustrée, moins prise de court par ma propre fatigue.
Je ne me repose pas parce que je craque.
Je me repose parce que je suis vivante, et que c’est un besoin naturel, pas un luxe post-effondrement.
Apprendre à se reposer sans raison visible, c’est reprendre le pouvoir.
C’est dire à son corps et à sa tête : “Tu n’as pas besoin d’aller trop loin pour que je t’écoute.”
Et ça, c’est une vraie révolution douce.
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